Chat, chien, chevaux : ces animaux qui nous réparent

Bars à chat, centres équestre aux pieds de cités HLM, chiens et chats en maison de retraite…, la médiation animale fait de plus en plus en plus d’adeptes… et d’heureux.

Chat-chien-chevaux-ces-animaux-qui-nous-reparent_exact1024x768_lOn les connait comme animaux de compagnie, sauveteurs en montagne ou lors de séismes. Désormais leur champs d’action s’élargit sans cesse au point qu’un grand colloque international (1) sera organisé en juillet prochain à Paris, sur le thème de la médiation animale dans les domaines éducatifs, thérapeutiques, sociaux.

En France, des centaines de projets ont déjà vus le jour depuis une quinzaine d’années contribuant à améliorer la vie de malades, d’enfants, d’handicapés, la réinsertion de jeunes en difficultés ou de détenus. A la maison d’arrêt pour femmes de Rennes, un programme de médiation animale est en cours, mené auprès de détenues afin de restaurer des liens et une confiance dégradée. Les résultats sont suffisamment probants pour qu’au total ce soit près de 10% des maisons d’arrêt qui mènent actuellement des programmes de ce type.

L’ANIMAL, UN TRÈS UTILE RÉGULATEUR

Pour Boris Albrecht, directeur de la fondation Adrienne et Pierre Sommer, destinée à promouvoir les bienfaits de la médiation animale, il n’y a là que la confirmation d’une évidence : les animaux sont de merveilleux moyens de se reconnecter avec nos sens, de rétablir une confiance perdue. Les premières expériences menées dans les maisons de retraite il y a dix ans avec l’introduction d’animaux de compagnie ne font aujourd’hui même plus débat.

Chaque jour de nouveaux établissements décident d’adopter une mascotte animale. Non seulement sa présence stimulera les personnes âgées, en encourageant leur expression orale mais aussi « facilitera les relations entre soignants » signale Boris Albrecht. Tout se passe comme si l’animal agissait comme un régulateur. Il n’y a qu’à voir dans la rue comment le simple fait de se promener avec son chien ouvre des discusions avec des…inconnus. Ou encore l’ambiance qui règne dans les bars à chats qui ont ouverts dans quelques grandes villes : on échange d’une table à l’autre, on commente, on se livre parfois même des confidences … Comme si la confiance qui fait cruellement défaut dans nos relations humaines resurgissait par miracle.

DES RAISONS SCIENTIFIQUES

L’explication psychologique est évidente. Philippe Hofman, psychologue, clinicien, auteur du récent ouvrage Le chien est une personne. Psychologies des relations entre l’humain et son chien (2), explique : « Le prétexte du chien amène à parler de soi sans complexe ni tabou… Dans ce partage social, les chiens nous apprennent l’altérité, le lien avec l’inconnu, en ce sens ils participent à notre humanisation ». Selon Marine Grandgeorge qui travaille sur le comportement animal et son impact notamment sur les enfants autistes et vient de rejoindre le laboratoire d’éthologie animale et humaine de Rennes: «Chiens et chevaux savent par exemple détecter nos changements hormonaux et émotionnels. Leur présence à nos côtés nous enseigne la force d’une relation construite dans l’instant présent ».

Reste que si toutes ces expériences prouvent des bénéfices réels pour les humains, la vigilance est de mise afin que ces animaux de compagnie ne soient pas instrumentalisés. D’où la nécessité que ces opérations de médiation animale restent encadrées par des professionnels tels que ceux de la fondation Sommer.

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